Facturation B2B : les mentions obligatoires et les bonnes pratiques à adopter en 2026

Karen B. Par Le 24/12/2025

Dans Gestion administrative et comptable

Une facture est bien plus qu’un document commercial : elle constitue une preuve juridique, un justificatif comptable et un document fiscal.

En tant qu’Office Manager et assistante de gestion indépendante, je remarque souvent, en plus des erreurs de facturation, que de nombreuses mentions sont oubliées ou mal renseignées. Les mentions manquantes peuvent provoquer des litiges ou des sanctions lors d’un contrôle et mettre en danger la déductibilité de la TVA.

Voici donc un récapitulatif des mentions à intégrer à vos documents, des règles à respecter, et des évolutions à anticiper avec la mise en place, en cours d'année 2026, de la facturation électronique.

Les mentions légales à ne jamais oublier

Chaque facture, émise notamment en B to B, doit comporter un ensemble de mentions obligatoires qui sont définies par le Code de commerce et le Code général des impôts.

Ces mentions garantissent la transparence de la transaction et facilitent les vérifications comptables et bien sûr fiscales. 

Voici, pour rappel, les mentions qui doivent impérativement apparaître.

Informations relatives à l'émetteur de la facture :

  1. Dénomination sociale de l'entreprise ou du professionnel
  2. Adresse du siège social ou de l'établissement
  3. Numéro SIREN ou SIRET
  4. Numéro de TVA intracommunautaire (si l'entreprise est assujettie)
  5. Forme juridique (SARL, SAS, entreprise individuelle, etc.)
  6. Capital social pour les sociétés concernées
  7. Numéro RCS avec la ville du greffe d'immatriculation

Informations relatives au client :

  • Nom ou dénomination sociale du client
  • Adresse de facturation
  • Numéro de TVA intracommunautaire (pour les opérations intracommunautaires)
  • A partir de 2026 : le numéro Siren du client devra être impérativement indiqué
  • Ainsi que l'adresse de livraison des biens, lorsqu'elle sera différente de l'adresse de facturation du client

Mentions spécifiques liées à la transaction :

  • Numéro de facture unique basé sur une séquence chronologique et continue (cf détail plus bas)
  • Date d'émission de la facture
  • Date de la vente ou de la prestation de service (si différente)
  • Désignation précise des produits ou services fournis et à partir de 2026 : l'information selon laquelle il s'agit de biens ou de prestations de services ou de ces deux catégories d'opérations,
  • Quantité et prix unitaire hors taxes de chaque produit ou service
  • Taux de TVA applicable par ligne ou par catégorie
  • Montant total hors taxes (HT)
  • Montant de la TVA (par taux si plusieurs taux s'appliquent)
  • Montant total toutes taxes comprises (TTC)
  • Montant des éventuelles réductions accordées
  • Date limite de paiement et conditions d'escompte
  • Taux de pénalités de retard en cas de paiement tardif
  • Indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement (40 € depuis 2013)
  • A partir de 2026 :  l’option de paiement de la TVA sur les débits, le cas échéant, avec l’ajout de la mention : « Option pour le paiement de la taxe d'après les débits ».

Mentions particulières selon les cas :

Dans certains cas, il faut ajouter des mentions supplémentaires, parmi lesquelles :

  • Exonération de TVA : si l'entreprise bénéficie d'une franchise en base de TVA, la mention « TVA non applicable, article 293 B du CGI » doit figurer
  • Auto-liquidation de la TVA : pour certaines opérations (sous-traitance dans le BTP, prestations intracommunautaires), la mention « Autoliquidation » doit apparaître
  • Acomptes : en cas de versement d'un acompte, celui-ci doit être mentionné avec le solde restant dû, une facture d'acompte doit, par ailleurs, être émise
  • Escompte : les conditions d'escompte pour paiement anticipé doivent être précisées

Traçabilité et conservation : des obligations pour la TVA et la conformité

Au-delà du contenu, la forme et la gestion des factures sont également encadrées par la législation et doivent répondre à des normes précises.

La numérotation séquentielle et continue

L'une des obligations fondamentales concerne la numérotation des factures. Chaque facture doit porter un numéro unique, attribué selon une séquence chronologique continue et sans rupture.

Cette règle vise à garantir la traçabilité de toutes les opérations et à prévenir toute fraude. Il ne doit y avoir donc aucune rupture, aucun trou si l'on peut dire.

Il est possible d'utiliser plusieurs séquences (par exemple, une par établissement ou par type de prestation), à condition que chacune respecte le principe de continuité.

Les systèmes de numérotation, généralement utilisés via les solutions dédiées, incluent des préfixes (année, code client) suivis d'un numéro incrémental : FAC-2025-001, FAC-2025-002, etc.

L'impossibilité de modifier une facture émise

Une fois qu'une facture a été émise et transmise au client, elle ne peut plus et ne doit plus être modifiée ni supprimée!!!!! C'est une règle d'Or!!!! Cette règle est impérative pour garantir la sincérité des comptes et la fiabilité de la comptabilité.

En cas d'erreur ou si l'on a besoin de modifier ou annuler une facture, il convient de :

  • Emettre un avoir en cas de réduction du montant dû ou d'annulation complète de la facture
  • Editer une facture rectificative ou facture de complément en cas d'omission ou d'ajout

Ces documents doivent faire référence à la facture initiale et respecter les mêmes règles de numérotation et de mentions obligatoires.

La traçabilité et l'inaltérabilité des données

Les factures doivent être établies de manière à garantir leur authenticité, leur intégrité et leur lisibilité depuis leur émission jusqu'à la fin de leur période de conservation. Cela implique :

  • L'utilisation de systèmes de gestion sécurisés qui enregistrent toute opération (ERP ou logiciels de gestion conformes!!)
  • La mise en place d'un système fiable permettant de retracer l'historique complet de chaque facture. Idem les logiciels dédiés permettent ce genre de choses en enregistrant toutes les opérations effectuées sur une facture. Ainsi, en cas de contrôle, il est possible de voir si une facture a fait l'objet d'une modification, quand et comment.
  • L'impossibilité technique de supprimer ou de modifier une facture validée

Ces exigences s'appliquent quel que soit le format de la facture (papier ou électronique).

L'obligation de conservation

Les factures, qu'elles soient émises ou reçues, doivent être conservées pendant 10 ans à compter de la clôture de l'exercice comptable. Cette conservation doit permettre de présenter les documents aux services fiscaux en cas de contrôle.

Pour les factures électroniques, cette conservation doit se faire sous format électronique dans des conditions garantissant leur authenticité et leur intégrité donc via un logiciel, une application ou un système d'information CONFORME!! On ne le dira jamais assez.

LE conseil : en utilisant un outil de gestion ou un ERP conforme, vous répondrez, de manière quasi automatique, via un paramétrage également conforme, à l'ensemble de ces exigences. 

Facturation électronique : ce qui va changer concrètement

Comme vous le savez, nous nous apprêtons à vivre une transformation majeure de nos pratiques de facturation via la mise en place de la facturation électronique à partir de cette année 2026. Voici un court rappel de ce qui nous attend.

Le calendrier de déploiement

Pour rappel, là encore, voici le calendrier acté :

  • 1er septembre 2026 : obligation de réception des factures électroniques pour toutes les entreprises!
  • 1er septembre 2026 : obligation d'émission pour les grandes entreprises et ETI
  • 1er septembre 2027 : obligation d'émission pour les TPE/PME et microentreprises...

Ce déploiement progressif va permettre aux entreprises de s'adapter et de mettre en place les outils nécessaires à la réception et l'émission de ce type de factures.

Les formats acceptés

Plusieurs formats de factures électroniques seront acceptés :

  • Les factures structurées (format UBL, CII ou Factur-X)
  • Les factures mixtes combinant données structurées et représentation visuelle

Les simples PDF ne seront pas considérés comme des factures électroniques, sauf s'ils sont enrichis de données structurées (format Factur-X).

Les plateformes agrées :

Les entreprises devront utiliser une Plateforme agréée, certifiée par l'administration fiscale, afin de recevoir mais également émettre leurs factures, cela afin qu'elles puissent transiter par la plateforme de l'Etat.

Les plateformes agréées assureront donc la transmission des factures, mais aussi leur validation, leur archivage sécurisé et la transmission des données de facturation à l'administration fiscale en vue de lutter contre la fraude à la TVA.

La liste des plateformes agréées sous réserve est disponible sur le site dédié de l'Etat.

Les avantages de la facturation électronique

Au-delà de l'obligation légale, la facturation électronique promet quelques avantages à savoir :

  • Réduction des coûts : suppression des frais d'impression, d'affranchissement et de stockage papier
  • Gain de temps : automatisation des processus de traitement comptable
  • Diminution des erreurs : saisie automatique des données structurées
  • Amélioration de la trésorerie : accélération du cycle de facturation et de paiement
  • Traçabilité renforcée : suivi en temps réel du statut des factures
  • Impact environnemental : réduction significative de la consommation de papier

En attendant, on ne va pas se mentir, cela va demander un peu d'anticipation et de préparation ainsi qu'un certain temps d'adaptation mais une fois rôdé, on peut, effectivement, imaginer que cela facilitera certainement les transits de données et certaines déclarations.

Se préparer dès maintenant

Et oui, cela semble préférable, pour anticiper cette transformation, il est recommandé de :

  1. Vérifier vos processus actuels de facturation et d'archivage mais également et avant tout pour un grand nombre, de réception de vos factures d'achats et leurs modalités de traitement
  2. Évaluer vos besoins en termes de volume et de complexité de facturation/gestion de factures d'achats
  3. Choisir une solution adaptée : logiciel de gestion PA, déjà en place ou à trouver
  4. Former vos équipes aux nouveaux outils et processus
  5. Tester la solution en amont de l'échéance obligatoire

En conclusion : une facture bien rédigée, c’est plus qu’une obligation… c’est une marque de professionnalisme

C'est clair! On ne peut mieux dire. Une facture conforme est un véritable gage de sérieux et de professionnalisme.

En 2026, ce process s'inscrit dans une évolution vers plus de digitalisation, de traçabilité et de sécurité. Le respect des mentions obligatoires, des règles de numérotation et d'inaltérabilité sera d'autant plus fondamental. On ne sait pas d'ailleurs dans quelle mesure, une facture pourrait faire l'objet d'une révision ou d'un refus si elle ne présentait pas l'ensemble des critères attendus.

Il est certain que cette évolution constitue une opportunité de moderniser vos processus, d'améliorer votre efficacité et de renforcer votre conformité fiscale.

Il est, bien évidemment, nécessaire de s'y préparer dès maintenant pour aborder sereinement cette transition qui va vite arriver.

C'est dans ce but que j'accompagnons les entreprises en vue de la mise en conformité de leur facturation et la préparation de la facturation électronique.

Si vous souhaitez être accompagné sur ce sujet, je vous invite à me contacter afin d'en échanger.

 

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